L’Inde et la Russie abandonnent le dollar et l’euro dans leur commerce bilatéral
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L’Inde et la Russie annoncent qu’ils abandonnent l’euro et le dollar dans leur commerce bilatéral. La dédollarisation et la déseurosation est en marche, mais ce n’est pas sans quelques risques pour la Russie.
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L’Inde et la Russie ont convenu d’abandonner le dollar et l’euro dans leur commerce bilatéral. Une décision qui renforce leurs devises nationales tout en étant protégé contre les sanctions envers les banques indiennes. Mais la roupie indienne n’est pas une monnaie internationale, sa convertibilité reste moindre ce qui fait qu’elle attire moins d’investisseurs. Toutefois, l’Inde autorise maintenant quelques banques indiennes à ouvrir des comptes Vostro qui permet à des entreprises russes d’ouvrir des comptes dans des banques indiennes. Cela leur permet de passer sous le radar occidental.
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Ce n’est un secret pour personne que le commerce bilatéral a crevé le plafond entre l’Inde et la Russie. Mais cela ne date pas de la guerre en Ukraine. A la fin de 2021, les exportations russes hors énergie représentaient déjà 46,5 % de leur commerce. C’est sûr que le pétrole russe a ouvert bien des portes. Ce pétrole arrive principalement dans la raffinerie de Vadina située dans le Gujrat. C’est l’une des principales infrastructures pour raffiner le pétrole et Rosneft a racheté 49 % de cette raffinerie ce qui présage un boom des investissements russes dans cette région.
En plus du pétrole, l’Inde et la Russie construisent aussi des pétroliers et des gaziers, notamment ceux qui peuvent explorer les champs dans l’Articque. Tous ces investissements bilatéraux donnent de bons résultats, car le volume commercial entre les deux pays est de 11 milliards de dollars au premier trimestre 2022 et les deux parties veulent l’augmenter à 30 milliards de dollars en 2025.
L’Inde n’est plus le pays pauvre et inégalitaire d’il y a quelques décennies. Il n’est pas au niveau de la Chine, qui utilise l’esprit de l’Etat stratège pour tout planifier, mais la richesse par habitant augmente en Inde. La classe moyenne représente désormais 31 % de la population (500 millions de personnes) avec un revenu annuel oscillant entre 500 000 et 3 millions de roupies ( 5600 à 34 000 euros par an) et ce chiffre va doubler en 2047. Le nombre de super-riches a également augmenté, passant de 98 000 en 1995 à 1,8 millions en 2021. L’Etat du Maharashtra est le plus riche suivi de Delhi et du Gujrat.
Que faire de la roupie indienne ?
On voit que les relations russo-indienne sont au beau fixe, mais il y a un problème avec l’asymétrie de leur commerce bilatéral. La Russie exporte 5 fois plus vers l’Inde que l’inverse. Et donc, l’économie russe croule sous les roupies indiennes, car l’Inde paye avec sa monnaie nationale. Autrefois, la Russie utilisait les roupies pour acheter de l’euro et le dollar. Mais ce n’est plus possible aujourd’hui et elle ne va pas non plus investir dans les pays occidentaux.
Il y a deux solutions, la première est que l’Inde augmente ses exportations vers la Russie pour rétablir l’équilibre. Et c’est déjà en route. Comme les importations russes depuis l’Europe ont subi une chute drastique, il y a des marchés à combler en Russie et la Chine, l’Inde ou l’Iran sont prêt à les remplacer. La seconde solution est d’augmenter les investissements russes en Inde et on voit de plus en plus de projets dans ce sens.
L’Occident ne reste pas les bras croisés, les Etats-Unis exercent une pression monstre sur l’Inde, mais cette dernière résiste pour l’instant. Et l’éléphant est un habitué des sanctions. Elle les a subie en 1998 quand elle a fait des essais d’armes nucléaires pour entrer dans le club fermé des pays à champignons. Et il y a eu aussi des sanctions récentes quand l’Inde a acheté des systèmes S-400 à la Russie. C’est cette peur des sanctions qui incite l’Inde à considérer la dédollarisation comme un objectif stratégique. En effet, quand l’Inde fait des transactions en euro ou en dollars, ces dernières sont traités par des banques situées dans des pays “hostiles” à la Russie avec le risque de blocage à la clé.
Et cette dédollarisation est mondiale, car le niveau du dollar dans le commerce mondial n’a jamais été aussi bas, à hauteur de 40 % en 2022 tandis que celui de l’euro est à 30 %. De ce fait, pour la Russie, même si le fait d’utiliser des monnaies exotiques comme la roupie, le yuan, la lire turque, le rial iranien est plus risqué, ça l’est beaucoup moins que d’utiliser des monnaies occidentales.
Et il y a d’autres pays qui commencent à suivre l’exemple indien. Le Sri Lanka utilise désormais des roupies indiennes pour commercer avec la Russie et la perle de l’Océan Indien attend l’aval de la Banque centrale indienne pour désigner la roupie comme une devise officielle dans le pays. Le concept de commercer dans les monnaies nationales est bénéfique pour les pays qui sont à court de devises étrangères. Si les indiens peuvent utiliser directement leurs roupies pour investir au Sri Lanka, alors cela peut faciliter la sortie de crise alors qu’actuellement, ils doivent passer par des comptes en dollar.
En résumé, le monde commence à se rendre compte que le dollar et l’euro sont des monnaies beaucoup trop chères pour les économies de leur pays respectif. En se focalisant sur le dollar et l’euro, les pays du nouveau monde contribuent indirectement à maintenir le niveau de vie totalement artificiel et de plus en plus communiste de l’Occident.
Moralité de cette longue histoire : Achetez du rouble, du yuan ou de la roupie et jetez l’euro ou le dollar !
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