Frappes russes contre les terroristes soutenus par la Turquie en Syrie : un avertissement à Erdogan

Le 22 octobre, l’armée de l’air russe a lancé des frappes contre trois cibles djihadistes en Syrie, détruisant un camp d’entraînement et un dépôt de munitions appartenant au groupe terroriste Jabhat Al Nusra, une ancienne filiale d’Al Qaïda. Ces frappes ont fait suite à de multiples attaques d’artillerie des militants contre les positions des forces gouvernementales syriennes.

Le chef adjoint du Centre russe pour la réconciliation des parties opposées en Syrie, Vadim Kulit, a déclaré à propos de l’attaque : “Dans le but de prévenir les provocations armées des terroristes, les forces aérospatiales russes ont effectué trois frappes aériennes sur les cibles des terroristes dans la province d’Idlib. Un dépôt de munitions, un camp d’entraînement et un bastion des groupes armés illégaux ont été détruits.”

Presque tous les djihadistes en Syrie sont basés dans le nord-ouest de la province d’Idlib, à la frontière avec la Turquie, où les militants bénéficient de la protection de l’armée turque, des armes et des fournitures, et dans de nombreux cas du soutien des forces spéciales turques intégrées dans leurs rangs. Une tentative conjointe précédente visant à éliminer ou à expulser les forces terroristes basées là-bas au début de 2020, menée par le gouvernement syrien avec le soutien de la Russie et du Hezbollah, a été empêchée par une intervention militaire massive de la Turquie sur le sol syrien et des attaques majeures contre les forces syriennes.

La frappe sur les camps terroristes d’Al Nusra intervient moins d’une semaine après les rapports des forces gouvernementales russes selon lesquels : “Les groupes terroristes actifs dans la zone de désescalade d’Idlib préparent des attaques contre la population civile, les zones où sont déployées les forces russes et syriennes, ainsi que les infrastructures civiles avec l’utilisation de drones et de systèmes de lancement de roquettes à moyenne portée modifiés.”

Il a été assuré à l’époque que les forces russes et syriennes prendraient les mesures préventives nécessaires. Cela faisait suite à des prédictions selon lesquelles la Turquie et de multiples groupes djihadistes sous son influence et sa protection dans le nord de la Syrie chercheraient à exploiter le détournement de l’attention militaire syrienne et alliée iranienne et du Hezbollah vers le sud en direction d’Israël pour réaliser des gains militaires dans le nord de la Syrie.

Les militants soutenus par la Turquie à Idlib, issus d’Al Nusra et du Parti islamique du Turkestan, auraient prévu en novembre 2022 une attaque majeure contre la principale installation militaire russe au Moyen-Orient, la base aérienne de Khmeimim, qui accueillait à l’époque une quantité croissante d’actifs stratégiques visant le flanc sud de l’OTAN. La présence de dizaines de milliers de militants soutenus par la Turquie à Idlib ne fait pas seulement peser une pression supplémentaire sur les forces russes et syriennes dans la région, mais impose également une contrainte majeure à la capacité de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah à réagir à la récente montée des tensions avec Israël.