BRICS, CBDC et Blockchain : Pour la dédollarisation et la déswiftisation


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  • Les BRICS ont annoncé, par l’intermédiaire de la Russie, qu’ils travaillent sur un système de paiement indépendant basé sur la Blockchain et les cryptomonnaies. Rien de nouveau à l’horizon, mais il est utile de voir les différents scénarios.


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    Le mot BRICS connecté électroniquement avec une pièce de monnaie pour illustrer la volonté des pays des BRICS de passer à un paiement indépendant du SWIFT en utilisant la Blockchain

    Les principaux points-clés :

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    • Les BRICS travaillent sur un système de paiement indépendant basé sur la blockchain et les cryptomonnaies pour réduire leur dépendance au dollar, à l’euro et au système SWIFT contrôlé par l’Occident.
    • La priorité est d’accélérer les paiements en monnaies nationales entre les pays des BRICS pour réduire l’utilisation du dollar et de l’euro.
    • Les cryptomonnaies, notamment les CBDC (monnaies numériques de banque centrale) comme le rouble numérique russe ou le yuan numérique chinois, seront utilisées en complément des monnaies nationales.
    • Le projet mBridge vise à connecter les différentes CBDC des pays des BRICS pour permettre des transactions transfrontalières sans passer par le système SWIFT.
    • Le processus de dédollarisation et de déswiftisation est ralenti par l’inertie du système actuel et le manque de volonté politique selon Sergei Glazyev.
    • La Nouvelle Banque de Développement (NDB) des BRICS pourrait piloter la mise en place d’une véritable alternative au système SWIFT.
    • Des obstacles existent, comme les intérêts acquis de certains acteurs économiques bénéficiant du statu quo, mais une réelle volonté politique peut permettre des changements rapides.

    Les BRICS travaillent à un système de paiement indépendant basé sur la Blockchain et des monnaies numériques selon Yury Ushakov, conseiller du président Poutine aux affaires diplomatiques, rapporté par l’agence TASS. Il est clair qu’avec la folie occidentale actuelle, la militarisation du SWIFT et des devises occidentales, il est important pour le monde multipolaire de se carapater vite fait, bien fait du carcan occidental.

    Car la dédollarisation n’est pas suffisante, il faut aussi la déswiftisation qui permet de rendre l’Occident aveugle. Car si on veut acheter du yuan avec du rouble, alors il est encore possible de passer par le SWIFT. Et les Occidentaux peuvent tracer cette transaction. Mais si on déswifte cette transaction en passant par une Blockchain, alors on utilise des protocoles qui ne sont pas du tout contrôlé par les occidentaux.

    Les monnaies nationales en priorité

    C’est vraiment le système de paiement, dans sa couche technique, qu’il faut réinventer. De ce fait, la priorité pour les pays des BRICS et des candidats potentiels est d’accélérer les paiements en monnaies nationales. Cela permet d’éviter de subir la cherté du dollar et de l’euro et d’avoir un commerce international plus cohérent avec les économies réelles de chaque pays.

    Les paiements nationaux sont en plein essor entre les poids lourds des BRICS que ce soit le duo Chine/Russie, Inde/Russie, mais aussi Inde/Emirats arabes unis. Les Emirats, malgré la petitesse de leur pays, ont réussi à être de bons intermédiaires puisqu’ils permettent par exemple à l’Inde d’utiliser le dirham avec la Russie qui a dû mal à écouler son rouble.

    Une fois que les paiements nationaux seront généralisés, on va les passer par des technologies comme la Blockchain pour une dédollarisation et une déswiftisation effective.

    Les cryptomonnaies, notamment les CBDC

    En plus des monnaies nationales, on aura également les monnaies numériques tels que les stablecoins ainsi que les CBDC, les cryptomonnaies de banque centrale. La Russie possède déjà son rouble numérique avec un déploiement effective en 2025, la Chine possède aussi son yuan numérique et l’Inde travaille aussi sur sa propre version. Les CBDC sont excellentes pour ces pays, car pour la Russie par exemple, elle lui permet de contourner les sanctions.

    Comme c’est une monnaie “autre” que le rouble, dans le sens où elle dispose d’un protocole séparé avec la Blockchain, alors les banques, qui ne peuvent pas travailler actuellement avec la Russie, peuvent acheter ces CBDC et ainsi se connecter avec les entreprises russes.

    Toutefois, on doit aussi connecter les différentes CBDC entre elles et cela tombe bien avec l’arrivée du mBridge qui est une initiative pour connecter les CBDC de la Chine, de Hong-Kong, de la Thailande, des Emirats Arabes unis entre elles. Ainsi, les banques de ces pays pourront commercer entre elles sans avoir besoin du SWIFT.

    Une dédollarisation et une déswiftisation à la traine à cause de l’inertie politique

    Donc, les briques des BRICS se mettent progressivement en place, mais cela prend du temps et c’est difficile à cause de l’inertie du système. Dans une interview à Sputnik, Sergei Glazyev, l’architecte de la neutralisation des sanctions contre la Russie, estime que même s’il y a des volontés au niveau économique, il y a un manque de volonté politique. Pour lui, une vraie alternative au SWIFT avec un système de paiement indépendant devrait être piloté par la NDB (Nouvelle Banque de Développement connu aussi comme la Banque des BRICS).

    Mais de nombreux acteurs sont content du statu quo actuel. Par exemple, il y a énormément de corruption dans le commerce de pétrole en euro et en dollar, car il y a des intermédiaires qui s’engraissent dessus. Et de nombreux acteurs économiques sont habitués à utiliser le dollar, le fait de passer à des monnaies nationales revient à prendre un train en marche qui est lancé à pleine vitesse.

    Mais il suffit de la volonté, Glazyev expliquait que tout le monde lui riait au nez quand il parlait du commerce en monnaies nationales il y a cinq ans. Après la guerre en Ukraine, ce mécanisme a été mis en place au bout de trois mois. Comme quoi, ll faut des événements violents pour faire bouger les choses. Et la période est propice à tous les bouleversements afin de mettre en place le nouveau monde et se débarrasser du parasitisme occidental qui commence à courir sur le haricot de 90 % de l’humanité.

     

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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