Comment l’Inde compte utiliser ses Rafale pour exporter ses missiles Astra et SAAW
Avec l’aide de Dassault Aviation, l’Inde veut adapter ses Rafale pour utiliser des missiles air-air Astra et des armes anti-aérodrome SAAW, développés localement. Ce programme vise à permettre à l’Inde d’exporter ces missiles vers d’autres utilisateurs du Rafale, comme les Émirats arabes unis et l’Égypte.

L’armée de l’air indienne cherche à intégrer ses propres missiles sur ses avions de combat Rafale acquis auprès de la France, avec le soutien de Dassault Aviation pour permettre aux appareils d’utiliser à la fois le missile air-air Astra et l’arme intelligente anti-aérien (SAAW).
Un des objectifs principaux de ce programme est de permettre à l’Inde d’exporter ces deux types de missiles vers d’autres opérateurs du Rafale, en particulier les Émirats arabes unis et l’Égypte qui sont les principaux clients étrangers de l’avion. L’Inde a échoué à attirer l’intérêt étranger pour son avion Tejas développé conjointement avec Israël et les États-Unis, qui aurait sinon facilité les exportations de ces armes lancées depuis les airs.
Le Rafale a perdu des contrats face aux F-35 et F-15 américains, considérés comme nettement plus performants, dans les économies développées. L’avion a toutefois été relativement réussi dans la vente aux pays qui, pour des raisons politiques, ne peuvent acquérir ni les F-35 ni des avions non occidentaux comme le Su-35 russe ou le J-10C chinois. L’armée de l’air indienne dispose elle-même de 36 avions Rafale, qui sont répartis entre les déploiements dans l’Haryana et le Bengale occidental.
L’acquisition des Rafale par l’Inde a été très controversée, avec un contrat initial portant sur 126 avions ayant été abandonné, conduisant Delhi à acquérir 36 avions pour plus de 240 millions de dollars par appareil dans le cadre d’un contrat signé en 2016, plus du double du prix auquel les États-Unis ont exporté le F-35A. L’affaire a déclenché plusieurs scandales de corruption dans le pays.
Le Rafale est néanmoins considéré comme le deuxième avion le plus performant de la flotte du pays après le Su-30MKI, dont la dernière commande a été passée en 2020. Plus de 270 de ces avions russes lourds ont été acquis, avec des avantages sur le Rafale dans presque tous les paramètres, allant du rayon d’action, à la manœuvrabilité, au plafond d’altitude et à la charge utile, jusqu’aux portées d’engagement air-air et anti-navire utilisant des missiles tels que le R-37M et le BrahMos.
La classe de missiles indigènes la plus remarquable de l’Inde, le BrahMos, est trop lourde pour être employée par le Rafale léger. En cherchant à modifier ses Rafale pour transporter des armes indigènes, le ministère indien de la Défense dispose d’un levier important en raison des aspirations françaises à commercialiser le Rafale-M pour une utilisation dans la marine indienne pour les opérations sur porte-avions. Des accords préliminaires sur la vente des avions ont été signés, mais les acquisitions n’ont pas été finalisées.