Tout ça pour Rabotino


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  • 4 mois d’offensive, plus de 60 000 morts, plus de 200 véhicules détruits, des milliards d’aide envolés pour prendre un village de 500 habitants. On nous avait dit que l’offensive ukrainienne serait aussi désastreuse que la bataille de Koursk, mais on est bien largement au delà de cette bataille, là, c’est un trou noir ukrainien.


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    4 mois d'offensive, plus de 60 000 morts, plus de 200 véhicules détruits, des milliards d'aide envolés pour prendre un village de 500 habitants. On nous avait dit que l'offensive ukrainienne serait aussi désastreuse que la bataille de Koursk, mais on est bien largement au delà de cette bataille, là, c'est un trou noir ukrainien.
    Image satellite du 6 septembre 2023 de Rabotino, montrant l'intensité des combats

    Le minimum, c’est la Crimée, mais vraiment le minimum” nous claironnait Victoria Nuland en mars 2023 pendant la préparation de l’offensive ukrainienne. Les Occidentaux ont donné tout ce qu’ils pouvaient à l’Ukraine, la formation de dizaines de milliers d’hommes, des centaines de chars et de véhicules de transport, des munitions et on arrive à plus de 100 milliards de dollars en aides diverses.

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    L’offensive a commencé au début de juin et nous sommes à la mi-septembre et les ukrainiens n’ont même pas pris le contrôle total de Rabotino, un petit village juste après la ligne de front et qui est situé un peu au nord de la première ligne de défense. Je veux dire, on peut parler de désastre, mais on est halluciné de voir que la totalité de l’armée ukrainienne, la plus armée, la plus entrainée, n’a pas réussi à prendre un malheureux village d’un 1 ou 2 km.

    Le village est simplement une route bordée de maison. En 2002, il avait 12 habitants, si on pouvait remonter dans le temps et dire à l’un de ces 12 habitants que son village dans un coin paumé de l’Ukraine serait le symbole de la plus grande défaite occidentale de son histoire, il aurait pu baragouiner quelques mots en russe pour dire qu’on a trop bu de la vodka.

    Même si les teubés nous clament maintenant que l’Ukraine a cassé la première ligne de défense, un coup d’oeil sur la carte nous dit immédiatement qu’il n’en est rien. Après le village, nous avons une immense zone de surveillance, composée de champs de mines qui filtrent les chars et les véhicules qui arrivent à passer et ensuite, on arrive à la première ligne de défense qui est fortifié par du béton en profondeur.

    Une fois qu’on a cassé cette ligne de défense, on arrive à une seconde ligne de défense qui est aussi solide que la première. Et seulement après, on peut prendre Tokmak qui est également fortifiée et ensuite, vous pouvez baguenauder vers Melitopol qui est tout aussi fortifiée. Et une fois que vous avez pris Melitopol, vous pourrez envisager un assaut vers la Crimée. Autant dire que les poules auront des dents, laboureront la terre, planteront du maïs avec leurs fientes et grilleront du popcorn avec avant que cela n’arrive.

    Comment peut-on se tromper à ce point ? Comment les occidentaux, qui possèdent le meilleur système de renseignement au monde, n’ont pas compris qu’il faudra des centaines de milliers d’hommes, plus une couverture aérienne et plus de l’artillerie supérieure à la Russie pour casser ces lignes de défense. La défaite est totale et l’humiliation est cataclysmique.

    Actuellement, il y a plus de 10 brigades qui sont déployés à Rabotino, une brigade fait entre 3000 et 4000 hommes et donc, on se retrouve au minimum à 30 000 hommes. Mais vous avez aussi des renforts qui sont ramenés depuis d’autres parties de la ligne de front, affaiblissant cette dernière et permettant aux russes de progresser vers Koupiansk par exemple.

    Selon le ministère de la Défense russe, il y a plus de 66 000 morts dans la zone de Rabotino tandis que du coté russe, il y a 500 soldats russes qui tiennent les positions et on l’a su parce qu’ils ont bénéficié d’une rotation pour injecter du sang neuf. Cela signifie que vous avez moins de 1000 hommes qui tiennent tête à 30 000 au minimum depuis 4 mois avec toute la force occidentale derrière.

    Et puis, quand vous écoutez des analystes sérieux comme le colonel Douglas McGregor ou Scott Ritter, il ne faut pas oublier que Rabotino est un avant-poste. Et il était censé être abandonné par les russes ! C’est juste qu’ils n’ont pas rendus pas la tâche facile aux ukrainiens.

    La même chose pour la première ligne de défense, elle est conçue pour être brisée, car après, vous avez de grands espaces avant la seconde ligne de défense. Le but est de laisser entrer le maximum d’ukrainiens dans ces zones sans défense et ensuite, l’artillerie et l’aviation en font des montagnes de cadavres. En fait, la Russie estimait que l’Ukraine prendrait le village et arriverait à la première ligne de défense à la fin du mois de juin !

    L’Occident s’est trompé lourdement sur de nombreux points et sa principale erreur est qu’il a cru que l’histoire se répète alors qu’elle bégaye constamment. Il a pensé que les russes détaleront comme des lapins face à l’offensive ukrainienne comme ça s’est passé à Kharkov ou Kherson. Mais à Kherson, il y avait un retrait volontaire des russes et les ukrainiens en ont profité pour s’infiltrer entre des lignes de défense distendues par le manque d’hommes.

    Cela ne sert à rien de garder une position si c’est des zones vides à perte de vue. La défense russe est flexible et pour la Russie, plus grand pays au monde, le concept de territoire est relatif. Ils peuvent céder et le reprendre au fil de la guerre. Un retrait n’est jamais une défaite. Et quand les ukrainiens se sont infiltré sur ces lignes, l’artillerie et l’aviation russe ont fait un carnage. Les ukrainiens ont pris de la caillasse, mais au prix de milliers de morts.

    La même chose s’est passé à Kherson ou même après le départ des russes, les ukrainiens ont attendu 24 heures avant d’arriver à la ville pour éviter de tomber dans le même piège. Mais les Occidentaux les ont incité à y aller et ils ont subi une autre boucherie. Les russes se sont retiré de ces zones parce qu’ils n’étaient que 170 000 hommes à tenir la ligne de front. Aujourd’hui, avec la mobilisation faite par la Russie, ils ont 300 000 de plus sans oublier des bataillons entiers de volontaires.

    Donc, ce qui s’est passé en septembre 2022 ne peut pas se reproduire à Rabotino ou à Bakhmut. Pendant des mois, les russes ont eu le temps de se fortifier comme des forcenés et vous avez maintenant suffisamment d’hommes pour tenir la ligne de front. Et la production de munitions et d’armes tournent à pleine régime. La seule façon de briser ces lignes de défense est d’utiliser toutes les capacités de l’OTAN avec l’implication des Etats-Unis, de l’Angleterre, de l’Allemagne et de la France, impliquant une guerre nucléaire de facto.

    Mais les Occidentaux ne sont pas si stupides que ça, car le regain des territoires perdus n’est pas leur objectif. C’est celui des ukrainiens. Ils veulent surtout affaiblir les capacités de production de la Russie en espérant que les sanctions finiront par provoquer l’effondrement de l’économie russe. Et les deux cas ne peuvent plus se produire, car le monde non occidental s’en fout complètement de l’Ukraine et la Russie a doublé sa production militaire.

    L’objectif stratégique de l’Occident est que la Russie perde tous ses territoires dans cette offensive, que cette guerre devienne impopulaire auprès de la population russe et qu’elle demande un changement de régime. Et puis, cerise sur le gâteau, si on peut déclencher la balkanisation de la Russie avec une découpe en règle et les meilleures parties reviennent aux européens et aux américains, parasites dans l’âme, alors ce n’est pas plus mal. C’était vraiment ça, leur objectif. L’Ukraine est juste la tête de bélier qui leur permet de les atteindre sans sacrifier leurs propres hommes. En fait, pour l’Occident, c’est une guerre rentable, le sang ukrainien coule à flot et eux, ils “agitent leurs sabres en restant assis dans leur canapé” comme le disait Kadyrov, grand philosophe devant l’Eternel !

    On a une interview hallucinogène de Blinken qui nous dit que l’Ukraine a récupéré 50 % des territoires perdus, que l’armée ukrainienne est plus forte que jamais et que l’économie ukrainienne sera de nouveau prospère. Plus, c’est faux, plus on raconte le contraire sans ciller des yeux. Dans les territoires récupérés, cette créature de l’Etat profond inclut celui qui est récupéré près de Kiev, ceux de Kherson et de Kherson et les quelques mètres à Rabotino. Quand on veut, on peut violer les chiffres comme on veut.

    Et maintenant, quoi ? Qu’est-ce qui attend les Ukrainiens ? Ils ont environ 2 semaines avant que la Raspoutitsa ne commence et donc, ils doivent faire des avancées significatives et fortifier ces avancées pour éviter de les perdre dans la foulée. Ce n’est pas mission impossible, c’est mission stupidement impossible ! Actuellement, ils ont au sud de Rabotino et toute cette zone est dans une partie grise avec des va-et-vient entre les troupes russes et ukrainiennes.

    Et leur “percée” est davantage un entonnoir avec les hauteurs aux alentours qui sont sous contrôle russe. Si j’avais un couloir devant moi et que chaque coté est contrôlé par l’ennemi, je ne m’y risquerais pas pour tout l’or du monde, mais ils y vont quand même, car ce n’est plus eux qui commandent. Donc, ils perdront toute leur avance et le village repassera sous contrôle russe une fois que l’offensive sera définitivement terminée.

    Rabotino sera définitivement le cimetière de l’Ukraine, car dans son hystérie, elle a envoyé ses meilleures forces. Notamment, la 82e brigade avec ses chars Challenger 2 qui commencent à partir en fumée. Ce type de brigade est efficace une fois qu’on a fait la percée pour tenir un territoire et là, on les envoie comme de la viande faisandée face à un mur russe en acier qui refuse de laisser la moindre chance aux pauvres ukrainiens. Cela signifie que dans le futur, l’Ukraine n’aura plus la moindre réserve digne de ce nom pour se défendre contre une possible contre-offensive russe.

    D’où la nécessité de remplacer le ministre de la défense ukrainienne qui est maintenant plus strict sur la mobilisation. Zelensky envisage maintenant d’aller au tapis avec une mobilisation générale qui rassemblerait environ 3 millions d’hommes, mais très mal entrainés et dont l’état physique laisse à désirer. Mais les élites ukrainiennes sont les bourreaux de leur propre peuple et ils n’hésiteront pas à le faire. Mais sans du matériel et des munitions, cette grande armée va alimenter le hachoir à viande qui est en place depuis plus de 4 mois maintenant.

    Et la grande question est si les russes vont déclencher leur grande contre-offensive. Le but étant de récupérer le maximum de territoire et de se fortifier comme ils l’ont fait l’année passée. Eux aussi, ils n’ont que quelques semaines pour le faire et l’hypothèse me semble peu probable. Leur tactique de rouleau compresseur fonctionne bien pour le moment et ils peuvent grappiller petit petit tout le territoire qui leur manque. Evidemment sur le plan de la symbolique, la population russe attend cette grande contre-offensive pour redonner le moral et avoir un vrai changement dans la guerre.

    L’Ukraine disparaitra, de toutes façons, tout le territoire est déjà racheté à prix bradé par Blackrock, quand les ukrainiens comprendront réellement ce qui se joue dans leur pays, autant dire que le réveil sera difficile. Car la propagande ukrainienne doublée de celle de l’Occident leur font croire que leurs vies sont importantes. 500 000 cadavres devraient leur ouvrir les yeux… que les occidentaux n’en ont rien à foutre de slaves qui tuent d’autres slaves.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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