Le futur de la Chine par les mots de Xi Jinping


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  • Deux phrases pendant le discours de Xi Jinping montrent les défis colossaux que la Chine va affronter dans les prochaines années.


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    Deux phrases pendant le discours de Xi Jinping montrent les défis colossaux que la Chine va affronter dans les prochaines années.

    Le discours de Xi Jinping pendant le 20e Congrès du Parti Communiste Chinois a été analysé dans tous les sens. En fait, cela montre l’importance des paroles de l’empereur du ciel quand des journaux vont analyser sémantiquement chaque phrase et même compter le nombre d’occurrences de certains mots pour montrer un prétendu sens caché. C’est sûr qu’on ne prendra pas cette peine dans l’analyse d’un discours de Macron, de Biden, de Trudeau ou d’une Ardern.

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    Mais il y a une analyse qui a été négligée quand on regarde deux phrases de Xi Jinping alors qu’elles montrent un changement radical sur la manière dont la Chine va fabriquer ses produits et la hantise des dirigeants chinois pour éviter le piège du capitalisme débridé dans lequel s’est enfermé l’Occident.

    Comment réformer une économie alimentée par 1 milliard de personnes

    La première phrase de Xi Jinping est que “la Chine avancera sur sa propre voie vers la modernisation“. Pour certains observateurs, cela signifie que la Chine va totalement se découpler de l’Occident dans sa troisième phase de développement. La première phase étant l’ouverture au monde et le développement économique, la seconde phase étant de créer une société à prospérité modérée et la troisième étant d’aller vers une société socialiste moderne.

    Cependant, cette phrase de Xi Jinping est beaucoup plus pragmatique. Elle souligne que la Chine n’a ni les moyens, ni l’envie de devenir l’atelier du monde. Et c’est normal, car elle se fait découper par une cisaille démographique impitoyable. D’un coté, nous avons une population vieillissante, 18,9 % de la population chinoise a plus de 60 ans, cela fait environ 260 millions de personnes, soit 4 fois plus que la population française. Dans quelques années, ils seront 500 millions de plus de 60 ans.

    La seconde lame de la cisaille est que la Chine a perdu son immense bonus démographique et que sa courbe de naissance est vraiment catastrophique. Selon le recensement national de 2021, le taux de fécondité est de 1,3 enfant par femme en Chine. C’est au niveau du Japon. Et dans le même temps, le PCC a garanti une prospérité modérée pour tout le monde. C’est un défi de taille puisque les dépenses de vos vieux augmentent et que votre nouvelle main d’oeuvre tarde à venir.

    Comment la Chine peut résoudre un tel paradoxe ? Eh bien, elle peut le faire uniquement en développant sa propre voie. Aucune société dans l’histoire humaine n’a connu de tels paradoxes. De plus, la Chine ne peut pas copier le modèle capitaliste occidental classique, car dans le capitalisme, l’inégalité est une norme et non un effet secondaire.

    Passer à une économie de services et à la rente par les brevets

    Si vous avez moins de nouvelles naissances, mais que vous voulez quand même augmenter notre niveau de vie, alors il n’y a pas 36 solutions. Vous devez continuer à booster le secteur manufacturier tout en faisant la transition vers une économie de services. La manufacture en Chine est le moteur de son développement, mais il y a un très gros potentiel pour booster son économie de services.

    Et vous créez une économie de service en investissant massivement dans l’éducation et des métiers qualifiés. Cela fait plusieurs années que la Chine a fait le pari du progrès scientifique que ce soit avec la 5G, l’intelligence artificielle, les supercalculateurs, la génétique, la fusion nucléaire, la colonisation spéciale et j’en passe.

    La Chine ambitionne le fait que le secteur de services modernes contribue à 25 % de son économie en 2035. Les Américains le savent et c’est pourquoi, des étudiants chinois ne peuvent pas étudier dans certains secteurs dans les universités américaines. Mais la Chine construit plusieurs universités par an pour compenser ce problème. Elle va éduquer sa population pour qu’elle puisse atteindre les métiers très qualifiés et donc, très bien payés.

    Si la Chine réussit cet exploit, alors c’est une très mauvaise nouvelle pour l’Occident. Ce dernier a le monopole du secteur des services depuis plusieurs décennies. Le secteur manufacturier en Chine représente 400 millions de personnes et ce sera une concurrence face à face avec la moitié de la population occidentale. L’Occident ne peut tout simplement pas gagner. De plus, l’Occident ne peut plus se réindustrialiser, car la même cisaille démographique, alimenté par le délire écologique et wokiste, a décapité sa population et sa force de travail.

    La Chine ne sera pas capitaliste

    La seconde phrase de Xi Jinping est “une vision pour faire avancer le rajeunissement de la nation chinoise à travers une voie chinoise vers la modernisation“. Le rajeunissement de la société chinoise n’est pas possible avec les courbes démographiques actuelles. Cependant, le président chinois parle d’une modernisation de son économie pour éviter les pièges du capitalisme. Et la seule solution est que vous n’aurez plus de secteur privé ou public en Chine, mais plutôt un modèle hybride où les principaux secteurs seront toujours chapeautés par des sociétés appartenant à l’Etat.

    C’est déjà le cas aujourd’hui, car dès qu’un secteur commence à grandir et à attirer l’oeil de la Cité Interdite, l’Etat chinois arrive et collectivise tout. Mais dans le futur, ce modèle va devenir une norme et c’est essentiel que tous les secteurs chinois sont plus ou moins contrôlés par l’Etat pour éviter le type d’inégalité qu’on voit en Occident.

    Ainsi, l’entreprise britannique Shell vient d’annoncer un bénéfice de 9 milliards de dollars en l’espace de 3 mois et ces 9 milliards de dollars seront redistribués exclusivement entre les actionnaires de l’entreprise. Pendant ce temps, les britanniques ne peuvent plus payer leur facture d’énergie, à tel point qu’ils refusent de la nourriture dans les banques alimentaires, car ils n’ont pas de quoi les faire cuire. Sans oublier l’augmentation des incendies dans les villes britanniques, car les habitants utilisent tout ce qui leur tombe sous la main pour se chauffer.

    On aussi l’exemple de Biden qui nous dit que le dirigeant d’Exxon est plus riche que Dieu. La Chine décapitera les secteurs privés débridés, car l’appat du gain peut faire perdre la tête. Demandez donc à Jack Ma qui s’est permis de critiquer l’Etat chinois. Il a disparu pendant 3 mois, suivi un régime minceur et aujourd’hui, il bredouille quand il parle en public. Le message de l’Etat chinois aux grosses fortunes est clair :”Vous défiez l’Etat et on vous écrase comme un insecte et on vous enterre dans une tombe sans nom dans le cimetière des oubliés !”.

    La Chine veut éviter le capitalisme occidental qui est une usine à créer des pauvres à l’infini et on peut la comprendre. Cependant, l’ouverture au monde et les investisseurs étrangers ne seront pas interdits en Chine. En fait, cette vision de Xi Jinping va créer énormément d’opportunités pour les investisseurs étrangers. Que ce soit dans l’éducation, les pensions de retraite, le secteur médical, etc.

    La Chine autorise désormais des investissements étrangers dans des secteurs qui étaient auparavant des monopoles d’Etat. En bref, le futur de la Chine ne nous interdit pas de gagner de l’argent, mais la majorité de ce fric retournera au peuple chinois. C’est pourquoi, les dirigeants chinois privilégient le terme de socialisme plutôt que démocratie. Le socialisme, qui est la voie intermédiaire vers le communisme, place la redistribution des richesses au peuple comme la pierre angulaire de ce modèle.

    Car la majorité des sociétés occidentales sont démocratiques, mais une démocratie ne garantit pas l’égalité, elle ne garantit pas la redistribution, en fait, elle garantit la liberté totale aux rapaces et aux prédateurs si on regarde les pays occidentaux.

    Evidemment, tout n’est pas rose et il y a beaucoup de nuages noirs sur Pékin avant que ces deux phrases de Xi Jinping ne deviennent uen réalité. Ma plus grande inquiétude est leur pari absolu sur la technologie. Cela nous donne un autoritarisme technologique qui est déjà inquiétant en soi. Mais si vous combinez l’autoritarisme technologique avec la gestion des vieux, surtout que beaucoup d’entre eux ont une mentalité de boombers, alors cela peut rapidement partir en vrille.

    Le pari technologique de la Chine est ancrée dans son histoire. Dans le passé, elle a refusé le progrès technologique et la conséquence a été un asservissement de sa population et le siècle de la honte. En refusant de comprendre la révolution de l’ère Meiji du Japon, la Chine s’est retrouvé sans défense contre les puissances japonaises et occidentales pendant le 20e siècle. Désormais, elle a appris la leçon que jamais plus, elle ne refusera le progrès.

    Aider la Chine à atteindre ses objectifs

    On pourrait dire que c’est leur problème et qu’ils n’ont qu’à se débrouiller. Mais quand la Chine a toussé en 2020, le monde s’est confiné, s’est masqué, s’est vacciné avec des merdes et l’économie a été entièrement détruit. La Chine fait face à des défis qu’aucune société humaine n’a rencontré auparavant. Et dans un monde idéal, l’humanité doit coopérer pour aider à la Chine à atteindre ses objectifs. Car le but ultime du dragon est de parvenir à l’autarcie. Une production équivalente à sa consommation. Et ainsi, elle foutra la paix au monde et chaque pays pourra avoir son propre modèle de développement.

    Mais malheureusement, nous vivons dans un monde dirigé par les Hommes de Davos. L’Amérique parle déjà de frappes nucléaires préventives contre la Chine, l’Amérique met constamment des batons dans les roues des Chinois que ce soit vis à vis de Taiwan ou de sa souveraineté technologique. L’Occident ne roule que sur des vapeurs d’essence. Il ne peut plus mener des guerres impériales et à force de mettre le feu dans les quatre coin de la planète, le monde non-occidental, qui est la majorité de l’humanité, va se coaliser pour mettre une bonne baffe à l’Occident.

    La Chine s’en sortira, car toutes les promesses que le Parti Communiste a fait à son peuple ont été tenues. Les autres pays s’en sortiront aussi, mais on ne peut pas dire la même chose de l’Occident.

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    Houssen Moshinaly

    Rédacteur en chef d'Actualité Houssenia Writing. Rédacteur web depuis 2009.

    Blogueur et essayiste, j'ai écrit 9 livres sur différents sujets comme la corruption en science, les singularités technologiques ou encore des fictions. Je propose aujourd'hui des analyses politiques et géopolitiques sur le nouveau monde qui arrive. J'ai une formation de rédaction web et une longue carrière de prolétaire.

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